24 Février 2017
Maxime Chattam
Edition: Albin Michel / Le livre de poche
Prix: Autre-Monde, tome 1: 20.90 euros (broché) / 7.60 euros (poche)
Où?: Place des libraires
456 pages
Série en 7 tomes
Acheté en librairie indépendante
Préparez vous un bon thé noir, corsé et un cookie géant avant d'entamer cette série qui vous empêchera de dormir, de sortir le weekend et autre réjouissances sociales. Le premier roman de cette saga, une fois commencé, ne vous lâchera pas, vous tourmentera jusqu'à la dernière ligne...dont l'intérêt d'avoir la suite à porté de main! Il s'agit d'une dystopie qui, de part ses personnages peut s'apparenter à une littérature jeunesse, mais reste accessible pour n'importe quel lecteur. Pas de préjugés puisqu'il parle aux plus jeunes comme aux plus vieux grâce à une palette de personnages riches et une trame qui met au défis toute imagination. Pour vous mettre l'eau à la bouche...
Il faut dans un premier temps imaginer New-York en proie à une gigantesque tempête d'un genre nouveau. Des éclairs bleutés lèchent les grattes ciel, fouillent, trouvent...mais quoi? Au réveil, Matt, 14 ans, se réveil dans une ville fantôme, crépusculaire où plus rien ne fonctionne, où plus aucuns adultes ne donne signe de vie ou presque. Ne reste plus que les vêtements, comme une évaporation. Certains, nommés "gloutons", ont mutés, laissant place à des adultes violents, stupides et assoiffés de vengeance envers le peu d'enfants présents. Que s'est-il passé durant cette nuit? Matt, perdu dans un monde qui n'est plus le sien part à la recherche d'autres survivants et retrouve sur son chemin, Tobias, son meilleur ami. Leur quête de vérité ne fait que commencer... L'aventure de leur vie les emmènent sur les routes américaines où le monde, tel qu'ils connaissaient, ne ressemble plus à rien. La nature à repris le dessus, foisonnante et rebelle, elle devient un danger pour les deux amis qui sont confrontés, entre autre, à des insectes et animaux géants. Si c'étaient seulement les plus dangereux...car les tous les hommes, mis à part les gloutons, n'ont pas disparus. Il en existent à l'apparence normal mais dont la violence est décuplée de façon effrayante, voulant jusqu'à l'extermination des enfants qu'ils considèrent comme une menace. Ceux-ci sont les "cyniks".
Après des jours de marche ils rejoignent l'île de Carmichael et découvre une communauté d'enfants auto-proclamés Pans. Ce refuge va leur permettre de regrouper leurs informations mais surtout de répondre à certaines de leur questions mais en soulever beaucoup d'autres. Ils se découvrent notamment de nouvelles facultés extraordinaires qu'il faut développer au prix d'entraînements intensifs, font la connaissance d'Ambre qui va compléter le duo initial et ainsi, amorcer les péripéties de nos trois jeunes héros dont personne ne mesurent l'ampleur...
L'anticipation de cette saga est saisissante de réalisme. Au delà des aventures, une réflexion sur l'enfance et l'âge adulte est juste et ingénieuse. La naïveté est-elle le visage de l'enfance? Peut-on garder cette candeur au détour de l'âge adulte, n'y a-t-il pas un "cynik" en chacun de nous, tapi dans l'ombre près à s'exprimer le jour venu? Notre époque n'est-elle pas vouée à grandir trop vite? Le thème de la nature est également mis en relief. Sa domination dans le roman laisse le lecteur en proie à de nombreuses spéculations sur ce changement d'environnement mais ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler le fin mot de l'histoire! L'imagination sans borne de Maxime Chattam nous entraîne, sans aucune possibilité de se débattre, il capte le lecteur par une écriture simple, sans fioriture où chacun se retrouve dans les personnages. Les nombreux rebondissements animent avec un supplice croissant notre soif de curiosité qui devient après chaque tome plus intense! Nous avons hérité d'un monde malade, où l'homme ne contrôle plus rien alors laissez-vous embarquer dans un monde où tout à changer, où tout est encore possible...
Lectures conseillées: Méto, Yves Grevet
The young world, Chris Weitz
Seuls au monde, Emmy Laybourne