14 Mai 2018
Traduction : Rémi Cassaigne
Editions : Actes Sud (collection Actes noirs)
Prix : 24 euros
Où ? : Actes Sud / Place des libraires
702 pages
Acheté sur le Bon Coin
Nea, quatre ans, disparue et retrouvée morte en forêt peu de temps après, est la seconde enfant a trouver la mort dans d'étranges circonstances. En effet, trente ans plus tôt, Stella, est elle aussi retrouvée inanimée en forêt à proximité de la même ferme. Pourtant, les deux meurtrières Marie et Helen, treize ans à l'époque, avouent rapidement le meurtre pour ensuite se raviser. Existe-t-il un lien entre les meurtres, et si oui, quel est-il ? Alors que la chaleur s'empare de la ville, Patrick et son équipe vont être confrontés à un sac de nœuds pour le moins bien ficelé... Alors qu' Erica déterre les dessous de l'affaire Stella pour son prochain roman, la ville accueille non sans peur des réfugiés syriens tandis que Marie, devenue actrice, revient à Fjallbacka pour le tournage de son prochain film... Sous fond d'une malédiction vieille de plusieurs siècles, certains secrets sont tenaces !
Très contente de retrouver toute cette sympathique bande dans cette bourgade enchanteresse qu'est Fjallbacka, je l'ai moins été à mesure qu'avançait le roman. De plus en plus lisses, de plus en plus complaisants, certains protagonistes deviennent carrément chiants ! Oui, vous avez bien lu... Erica et Patrick ne sont plus qu'ennui et que dire de Gosta rendu à une personnalité sans saveur. Le salut, s'il y a, vient de la fraîcheur du jeune flic Martin et de l'insupportable commissaire Melberg qui soit dit en passant, commet une terrible bévue ! De l'évolution des personnages centraux se confirme leurs qualités comme leurs défauts qui semblent être figés au fil des romans.
De construction identique, ce tome utilise la voix choral et les flash-back à profusion quitte à perdre le lecteur en route, ce qui fut mon cas. Usant de trois époques, Camilla Lackberg passe parfois du coq à l'âne entre le meurtre de Nea à celui de Stella, trente ans plus tôt, me laissant contrainte de relire ces passages... Beaucoup de personnages donc, différentes périodes et une enquête qui s'embourbe...ça sent l'ennui ! Toutefois, les petits interludes sur une pauvre femme et sa fille en 1672 amènent une pause récréative sans savoir à quoi cela peut déboucher. Mouais, pourquoi pas ?
Néanmoins, de cette sensation de confusion, un élément actuel apporte une caution de réel à ce roman : l'arrivée de réfugiés syriens. Plus social et plus politique donc, la romancière intègre une poignée de personnages qui témoignent d'une crise migratoire existante pour l'inclure dans ses romans. Confrontés aux regard extérieurs et aux jugements hâtifs, ce sont bien eux les personnages les plus intéressants de ce tome. En prêtant sa voix aux réfugiés, l'auteure démonte les préjugés un a un et ce, sans apitoiements. Clin d’œil aux procès de sorcières sur la base de la peur et d'une religion omnipotente...mais je ne vous en direz pas plus, gnark, gnark, gnark !
Un roman en demi-teinte, où une montagne de crêpes et quelques tasses de thé noir ne furent pas de trop à la lueur des sept cent pages qui compose ce livre. De la noirceur vous n'en trouverez pas forcément, mais si vous aimez les enquêtes fournies et amples ce tome devrez vous ravir.
Je vous rappelle pour ceux qui le souhaite, que vous pouvez tenter votre chance au premier concours de l'année du blog ! C'est par ici...
Lecture conseillée : La princesse des glaces (tome 1), Camilla Lackberg