14 Mai 2019
Editions : Albin Michel
Prix : 19.50 euros
Ou ? : Albin Michel / lalibrairie.com
336 pages
Service de presse dans le cadre des Explorateurs du polar Lecteurs.com
1884, aux confins des Cévennes. Une maison d'éducation surveillée ferme ses portes et des adolescents décharnés quittent le lieu sous le regard des paysans qui furent leurs geôliers.
Quand, dix-sept ans plus tard, sur cette terre reculée et oubliée de tous, une succession d'événements étranges se produit, chacun se met d'abord à soupçonner son voisin. On s'accuse mutuellement du troupeau de chèvres décimé par la maladie, des meules de foin en feu, des morts qui bientôt s'égrènent... Jusqu'à cette rumeur, qui se répand comme une traînée de poudre : « ce sont les enfants qui reviennent. » Comme si le bâtiment tant redouté continuait de hanter les mémoires.
Sombre et rural, "Les mal-aimés" est avant tout le témoin d'une époque et d'une certaine façon de vivre dans une France encore engluée dans la religion. A la veille de la loi de 1905 séparant l'Eglise et l'état, c'est tout un village et ses superstitions qui illustre parfaitement la dualité qui les anime. Ingénieux !
De cette atmosphère lourde et électrique, cette communauté de paysans évolue au son des cloches de l'église et la crainte de Dieu avec pour scène de fond la libération des enfants bagnards dix-sept ans plus tôt. Par de maigres flash-back, l'auteur recontextualise les faits et lève le voile sur les mauvais traitements infligés aux enfants, mais aussi sur la complicité des habitants. Qu'ils aient travaillé au bagne ou simplement détournés le regard, le mutisme fait son oeuvre...
En débutant chaque chapitre par un extrait des registres d'écrou d'une maison d'éducation de l'Hérault et par d'habiles suggestions, le romancier évoque les sévices, mais surtout les conséquences de tels actes qui ont été cautionnés et, même encouragés. Car sous l'accumulation d'étranges phénomènes qui saisissent la bourgade, se conjugue culpabilité et misère sociale.
Vous l'aurez compris, ici point d'actions démesurées, mais un égrènement du temps assez lent où les actions passé se rappellent aux hommes et aux femmes. Alors pourquoi ce rendez-vous manqué me direz-vous ? Le rythme ! Trop linéaire pour moi, j'avoue m'être ennuyé malgré une plume riche et un intérêt certain. Ma déception tient surtout du fait que je m'étais fait une idée assez précise du roman qui ne correspond pas du tout à la lecture. La faute à mon imagination débordante ? Certainement ! Merci encore à Lecteurs.com d'ouvrir mon champ littéraire. :)
A la noirceur de ses pages, je vous propose un gâteau à l'image de cette époque dure et violente, j'ai choisi le gâteau aux noix. Rustique, il devrait ravir vos papilles avec une pointe de bergamote et de citron du thé vert bouquet Kusmi Tea.