12 Juillet 2019
Editions : Robert Laffont (broché) / J'ai lu (poche)
Prix : 18 euros (broché) / 6,50 euros (poche)
Où ? : Robert Laffont / lalibrairie.com
232 pages
Emprunté à la médiathèque
Oscar Wilde avait raison : la nature imite l'art. La profusion de livres et de films sur les zombies ces dernières années auraient dû nous mettre sur la voie. Notre futur était sous nos yeux, il se trouvait dans nos salles de cinéma et dans nos libraires.
Les avoir baptisés leur a donné une forme, aussi folle soit-elle. Ils sont quelque chose , et pas seulement des ombres pour l'esprit. Ils existent et nous sommes en train de disparaître. Le rêve succède à la réalité.
Alors qu'une mystérieuse épidémie ravage le globe, Antoine se réveille le lendemain en rescapé miraculeux. Enfermé dans l'appartement d'une amie chez qui il passait la soirée, celui-ci ne comprend pas tout de suite le danger qui le guette. C'est en se penchant du balcon parisien qu'Antoine prend conscience du mal qui s'est emparé des hommes. Les morts-vivants ont pris possession des rues, traquant les derniers humains. La survie revêt alors bien des aspects pour notre anti-héros.
Roman psychologique avant tout, La nuit a dévoré le monde est une surprise. Une belle surprise ! Tandis que j'attendais un roman noir, voir d'épouvante, j'ai été étonnée par le parti-pris. Utilisant la littérature de genre comme fond en l'associant à une forme plus classique, l'auteur réussit avec habileté à imposer cette niche littéraire spécifique. Malin !
Alors qu'on suit l'évolution quotidienne d'Antoine débutant avec la promiscuité des zombies, la disparition successive de l'électricité, de l'eau et des habitants des quartiers alentours, l'auteur s'attarde surtout sur les pérégrinations intérieures du rescapé. Suivant son évolution psychologique, on s'aperçoit rapidement que cette catastrophe est vécue comme une "seconde chance" pour notre anti-héros. Ainsi, du haut de sa prison, Antoine s'interroge sur ce monde et du rôle de l'espèce humaine, sur sa solitude qui l'a peut-être préparé à surmonter cela et du regard des autres qui vous font sentir vivants. Mais une question demeure, Antoine est-il réellement seul ?
Ecrit sous forme de journal, j'ai totalement été captivée par l'histoire, mais aussi par l'écriture à la fois simple et littéraire. Merci à Pit Agarmen, alias Martin Page, de briser les castes littéraires et démontrer ainsi, qu'un genre peut profiter à un autre !
Envie d'en savoir plus sur l'auteur et son livre ? Découvrez le très intéressant entretien de Martin Page pour Babelio en cliquant ici.
La disparition des zombies n'est pas un cadeau. Je me suis trompé, la joie s'est dissipée. Plus personne ne me regarde et je me sens vide. En ne s'intéressant plus à moi, les zombies me font disparaître.
Aussi fou que ça puisse paraître, ils me manquent. Je n'ai plus d'adversaires, plus de résistance à développer, plus d'élan vital à opposer à leurs yeux avides. Je suis seul, mes souvenirs et mes personnages ne font pas le poids. Quelque chose de physique n'est plus là, et c'est irremplaçable.
Pourquoi lire ce roman ? Pour qui ?
Lecture conseillée : Un horizon de cendres, Jean-Pierre Andrevon
Ce n'est pas parce que les morts-vivants dévorent de la chair fraîche, que l'on doit se passer de sucrerie n'est-ce pas ? J'ai donc choisi un flan sans pâte et au chocolat ! Parce que les pistes de réflexions sont denses et pertinentes et qu'une sombre ambiance s'empare du roman, il me fallait un gâteau simple, mais efficace. Et si on prenait un thé noir avec ça ?
Comme une envie de pâtisser ? Retrouvez la recette en cliquant ici...