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Podcast : Personne n'a peur des gens qui sourient - Véronique Ovaldé

Editions : Flammarion

Prix : 19 euros (broché) / 7.20 euros (poche)

Où ? : Flammarion / lalibrairie.com

270 pages

Qui n'a jamais été tenté de tout plaquer et partir, comme ça, du jour au lendemain ? C'est en commençant son histoire par une fuite que s'ouvre le dernier roman de Véronique Ovaldé, j'ai nommé l'intrigant Personne n'a peur des gens qui sourient. Si Gloria, maman de Stella et Loulou, prend la poudre d'escampette avec sous les bras enfants et Beretta, ce n'est pas par gaieté de cœur. Bye-bye le soleil méditerranéen, bonjour l'Alsace ! En quittant les reliefs ensoleillés pour gagner la maison maternelle de Kayserheim longtemps désertée, Gloria se cache d'un passé qu'elle seule semble connaître... Quelle menace fuit-elle ? Pour comprendre cette désertion, il faut alors remonter le fil du passé. De la petite enfance de son héroïne dans le Grand Est aux rives de Villenargues, la romancière distille les indices au compte-gouttes, développant ainsi un suspense aguicheur... Allez, je vous dis tout et plus encore, à l'écrit comme en audio !

L'histoire... 

Gloria a choisi ce jour de juin pour partir. Elle file récupérer ses filles à l'école et les embarque sans préavis pour un long voyage. Toutes trois quittent les rives de la Méditerranée en direction du Nord, la maison alsacienne dans la forêt de Kayserheim où Gloria, enfant, passait ses vacances.

Pourquoi cette désertion soudaine ?
Quelle menace fuit-elle ?

Pour le savoir, il faudra revenir en arrière, dans les eaux troubles du passé, rencontrer Giovannangeli, qui l'a prise sous son aile à la disparition de son père, lever le voile sur la mort de Samuel, le père de ses enfants - où était Gloria ce soir-là? - , et comprendre enfin quel rôle l'avocat Santini a pu jouer dans toute cette histoire.

A la loupe

D'une lenteur envoûtante, les personnages centraux prennent place et investissent la vie de Gloria. Ainsi, on y rencontre Tonton Gio, patron de "La Traînée", le bar du village et non un vieux mac pervers comme le nom le suggère... On y côtoie aussi brièvement une désertrice maternelle et un père amoureux, mais surtout l'amour sous les traits de Samuel tout comme une menace invisible d'un certain Santini.

Si Samuel est bien le père des enfants de Gloria, que lui est-il arrivé ? Comment ce faussaire a-t-il rendu l'âme ? Quel rôle Santini, avocat de métier, joue-t-il dans cette histoire ? 

Au rythme des souvenirs, Véronique Ovaldé fait de ce récit l'histoire d'une fille, d'une mère, d'une femme. Tout simplement. De ce personnage fascinant de complexité, elle livre les secrets et ouvre les portes de cet esprit bouillonnant et radical au sang-froid étonnant. 

Puis Gloria a déposé son téléphone portable allumé sur le comptoir entre la cuisine et le salon, elle a regardé autour d'elle, sac sur le dos, valise à roulettes à ses pieds, valise si énorme qu'elle était comme un cargo disproportionné dans ce petit appartement. Malgré la situation elle s'est aperçue qu'elle appréciait cette sensation de "jamais plus", ça donnait un goût spécial au moment qu'elle vivait là, c'était comme une chance que l'on s'accordait, tout ce fantasme de deuxième vie, qui n'en a pas rêvé, elle a tourné sur elle-même, pendule, dessins au mur, magnets sur le frigo (...), et la vaisselle sur l'égouttoir qui finirait par se fossiliser, Pompéi, voilà ça lui faisait penser à Pompéi, tout ce qui avait constitué leur vie depuis si longtemps allait rester immobilisé (...).

D'une jolie plume, le dixième roman de l'auteure ne révèle cependant aucun réalisme magique, codes déjà repris dans de précédents romans, et souffre d'un léger souffle romanesque qui m'avait tant séduit chez elle. Moins soigné, peut-être à l'image de la fuite de la protagoniste, le livre apparaît comme une urgence, un aveu presque. 

Assez joyeuse et lumineuse malgré les orages passés et à venir, l'histoire de Gloria, plaisante et mystérieuse, fait écho au dernier livre de Nathacha Appanah ainsi qu'à L'aube sera grandiose, roman jeunesse d'Anne-Laure Bondoux. 

Faux thriller donc, Personne n'a peur des gens qui sourient révèle ainsi l'instinct de survie d'une femme, d'une mère. Je terminerais alors sur ces mots : méfiez-vous des apparences...

 

De l'audio... 

Un livre, une gourmandise !

Comme je le dis souvent, lire, c'est bien, mais manger en même temps, c'est mieux ! Alors, à quelle gourmandise m'a fait penser ce livre à votre avis ? Avec une maison alsacienne entourée d'une épaisse forêt et une Gloria souvent alcoolisée dans sa jeune vie d'adulte, la forêt-noire me semble tout indiquée comme LE gâteau de ce roman ! A consommer avec une petite gnôle à la cerise et la vie semblera plus douce... lol

 

Véronique Ovaldé
Véronique Ovaldé

 

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