18 Mars 2022
Editions : Grasset
Prix : 19.50 euros (broché) / 14.99 euros (numérique)
Où ? : Grasset / leslibraires.fr
240 pages
Prix Femina des lycéens - 2021
Emprunté à la médiathèque
Avec de forts contrastes allant des couleurs aux odeurs, Ananda Devi fait fonctionner nos sens dans un roman haletant où nous attend une critique cinglante de la société indienne. Sans aucune concession, celle-ci s'attelle à dénoncer, en quatre parties, la société patriarcale, la sexualisation du corps, la folie religieuse ou encore le poids de la maternité.
On étouffe sous le poids de l'injustice, bousculé par tant de violence envers les prostitués et les hijras, communauté transgenre. On étouffe sous l'odeur putride des bas-fonds couverts parfois de fleurs. On suffoque lorsque le pan de la pédophilie est levé. Mais de cette obscurité, une lueur s'élève quelques fois.
De l'enlèvement de Chinti, née le choc de la consternation qui entraîne la vengeance. Car si Veena ne ressent aucun amour pour cette enfant qu'elle n'a jamais désirée, son rapt éveille la fureur de l'enfance privée d'innocence. Une sororité alors se révèle, s'élève contre le déterminisme d'une société qui ne laisse aucune chance.
Sombre et lumineux, Le rire des déesses révèle non seulement une puissance poétique mais aussi et surtout la clairvoyance de l'auteure sur des thèmes toujours d'actualités malheureusement.
Coup de cœur !
Charmée par le livre, quelle pâtisserie m'a fait saliver durant sa lecture ? Le jalebi ! Façonnée sous forme de serpentin, frite et trempée dans du sirop de sucre, cette gourmandise est très prisée de Chinti dans le roman d'où ce choix ! De plus, sa forme n'est pas sans rappeler la complexité de la société indienne où malgré la récente abolition des castes, la violence sociale a toujours cours.
Thé conseillé : thé indien massala Chaï