Vengeresses - Peggy-Loup Garbal

Editions : Philippe Rey

Prix : 16 euros

Où ? : Philippe Rey / Place deslibraires

128 pages

Service de presse

Chronique livres

Vengeresses - Peggy-Loup Garbal

Pour la petite histoire...

Se croisant parfois d'un salon du livre à un autre, j'ai toujours beaucoup apprécié Peggy-Loup Garbal. C'est au détour de sa table de dédicace l'année dernière qu'elle s'est laissé aller à la confidence à propos de son prochain roman : dans un train, des jumelles roulent en direction de leur vengeance. Ces soeurs autistes réclament justice face aux sévices subis. 

Enthousiasmée par ce maigre résumé, je le suis encore plus lorsqu'elle m'apprend être éditée, cette fois-ci, chez Philippe Rey. Joie de lectrice, joie d'ancienne libraire, joie de bibliothécaire ! Un an plus tard, me voilà en pleine lecture de ce roman où la langue belle et frénétique, compose les chapitres au rythme du train dans lequel ces soeurs bouillonnent. Pourquoi et de qui Mireille et Marie veulent-elles se venger ? Comment vivre son autisme dans une société qui ne les considère pas ? 

Résumé

Vengeance à grande vitesse

Avec une mère alcoolique et un père décédé, la vie de Mireille et Marie ne ressemble pas à un long fleuve tranquille. Paraît-il que leur autisme en est la cause selon la mère. Leur différence comme maux, celle-ci s'acharne sur ses filles à coups de maltraitances, d'humiliations avec pour prétexte la patience mise à rude épreuve. Suivent alors les placements, puis rapidement les attouchements. Au rythme cadencé du train partie du nord vers le sud, les jumelles se souviennent... 

Leurs silences trop longtemps étouffés se mélangent à leur prétendue douceur pour nourrir une vengeance. Là, dans ce train un profil connu apparaît, celui d'un bourreau, celui d'un complice.

Le train devient l'incubateur d'une vengeance à grande vitesse. L'élégance du style contrebalancé par la gravité des faits, Peggy-Loup Garbal redonne une voix à ses jumelles autistes. Dans un "je" qui deviens "nous", l'auteure parle d'une voix unique, avec l'urgence du souvenir qui se rappelle dans le corps de ses personnages. Parfois violentes, toujours fascinantes, les 128 pages de cette vengeance viscérale percutent de pleins fouets avec, en surprise, une fin totalement inattendue ! Ébouriffant.

Je profite également de cet article pour rappeler que l'autisme n'est pas une maladie qui se transmet (bye bye les clichés à deux balles), qu'il n'y a pas qu'Asperger (tous ne sont pas des Sheldon Cooper) et surtout qu'on peut vivre, certes différemment, mais surtout que l'on peut faire de grandes choses comme écrire des romans par exemple...
Pour rappel, le taux de suicide des personnes autistes est beaucoup plus élevé que les non autistes alors soyons bienveillants face à la différence, même invisible. 😉
 

Un livre, une gourmandise !

Concise et direct, Peggy-Loup Garbal ne fait pas dans la fioriture avec Vengeresses. Quelle pâtisserie est à l'image de ce roman alors ? En son coeur se cache un coulis aussi épais et rouge que le sang, tandis que son enveloppe, d'apparence simple, ouvre l'appétit... Alors trouvé ? J'ai nommé le coulant au chocolat coeur cerise ! 

Thé conseillé : thé vert aux fleurs de Sakura