28 Novembre 2024
Éditions : Sonatine
Prix : 22 euros (broché) / 13.99 euros (e-pub)
Où ? : Sonatine / Place des libraires
384 pages
Emprunté en médiathèque
Vous aimez les huis clos et le survivalisme ? Entre La Route de McCarthy et Sur la route de Kerouac; décidément que de bitume; l'Heure du retour va forcément vous plaire ! Fusion entre post-apocalypse et roman social, la touche familiale en plus, le premier roman de Christopher M. Hood qui commence comme un road trip plein de bons sentiments, cache bien son jeu.
Accroché à ses pages, vous ne pourrez plus vous défaire du couple que forment Bill et Penelope, partis sauver leur fille Hannah des griffes d'une secte. Pour cela, ils devront quitter l’État de New-York et se rendre jusqu'en Californie, où les États-Unis font figure de western. Ruée vers l'or me direz-vous ? Que nenni, l'histoire ici se déroule en 2040 et fait suite à une nouvelle pandémie mondiale post-COVID appelée Grippe du Requin, virus décongelé du permafrost islandais, merci la pollution et les climato-sceptiques au passage. Ordre social et civilisation en moins, le périple du couple évolue sous nos yeux ébahis. D'abord vécu comme road trip estival malgré les risques d'un tel voyage, ils étaient loin d'imaginer les difficultés auxquelles ils allaient être confrontés. En délaissant le confort de leur maison et du voisinage survivant, Bill et Penelope partent, peut-être, pour ne jamais revenir.
Loin du far-west de nos écrans, L'Heure du retour se lit tout de même comme on regarde un film, avec la particularité d'un regard psychologique, social et introspectif. Pourquoi ? Tout d'abord parce que Bill, le narrateur interne, est psychologue; oui ça aide; et fait parfois référence aux conséquences de l'ère post-Trump, impactant encore leur situation. Couple mixte ; Bill est un homme blanc moins élevé socialement et financièrement que sa femme noire ; détail qui ne devrait pas l'être et qui pourtant à son importance afin de comprendre la mécanique de leur couple et la mentalité américaine. Au-delà de cet aspect, les réflexions intimes de Bill renvoient aux liens familiaux, aux relations parents-enfants, soulignant la complexité au sein d'un couple.
L'Heure du retour n'est donc pas un énième roman survivaliste lambda. Si les gangs rencontrés au gré de leur périple font la gageure de la violence de l'effondrement d'une civilisation, le couple rencontre également des groupes faisant preuve d'humanité. Et c'est ce en quoi se distingue le roman, les touches d'humanité qui s'en dégagent malgré la férocité, malgré l'effroi.
Grâce à ses longs chapitres, les rencontres de Bill et Penelope témoignent d'un nouveau monde, tout en les soumettant à des épreuves individuelles et collectives. Une question demeure : à bord de leur voiture, le couple va-t-il arriver à temps et à bon port ? Pour le savoir, il faudra partir avec eux pour un road trip aussi fascinant qu'angoissant.
Christopher M. Hood, une plume à suivre donc !
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Quand on part en road trip, on prévoit toujours des tonnes de denrées alimentaires, surtout celles à concentrations énergétiques. On ne sait jamais ce qu'il peut arriver en chemin. À la lecture du roman, c'est pareil ! J'ai donc choisi les barres de céréales comme compagnon de route littéraire parce que, entendons-nous bien, le voyage de Bill et Penelope n'est pas de tout repos.
Boisson associée : une forte dose de caféine !